[31 mai 1933. Source Léon Trotsky, Œuvres 1, Mars 1933 – Juillet 1933. Institut Léon Trotsky, Paris 1978, pp. p. 196,titre : « Pour le visa en France », voir desannotations là-bas]
Monsieur le Député,
Quelques-uns de mes amis ont pris l’initiative de m’obtenir le droit de séjour en France. Ils étaient soutenus par des hommes politiques et des hommes de lettres. On me communique que vous, Monsieur le Député, êtes intervenu avec énergie et autorité dans cette affaire. Je vous en remercie.
Je ne crois pas que la difficulté consiste dans le fait que j’aie été expulsé de France en 1917 pour mon activité pendant la guerre. Ce qui peut préoccuper les autorités françaises, c’est l’avenir et non le passé. Or, je tiens à déclarer en toute franchise : si je viens en France, je resterai tout à fait isolé de la vie politique active, je n’interviendrai pas dans la vie des organisations, je ne ferai ni conférences ni meetings, je réglerai ma vie comme ici à Prinkipo, d’une manière qui ne puisse donner aucune inquiétude aux autorités chargées de l’ordre public.
Mes intentions seraient bien simples : faire une cure normale, ma femme et moi, avoir la possibilité de me servir des trésors des bibliothèques françaises, lire les journaux français et anglais, non quatre ou cinq jours après leur parution, mais le jour même, et poursuivre mes travaux littéraires.
Veuillez croire, Monsieur le Député, à ma haute considération.
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