[17 septembre 1933. Lev Davidovitch Trotsky, Natalia Ivanovna Sédova-Trotsky : Correspondance 1933-1938, p. 54-55, voir des annotations là-bas]
Le 17 septembre 1933
Natalotchka, ma petite chérie, Liova écrit aujourd’hui que tu vas partir en Normandie; je suis bien content que cela se soit arrangé; à cause de cela j’ai l’âme en fête, malgré des nouvelles désagréables (Raymond se conduit d’une manière abominable dans les affaires intérieures de la Ligue; il a encore fait des siennes…) D’autre part, une bonne lettre de l’I.L.P. (Parti ouvrier indépendant d’Angleterre), montrant que là-bas tout est loin d’être fini pour nous.
Ce soir, dans deux heures, le docteur s’en va. Il m’a laissé un tas de médicaments et d’instructions écrites. Cette lettre-ci, je l’envoie par son intermédiaire à Liova… Tu ne viendras plus ici, Natalotchka, je l’espère; plus vite on nous trouvera une nouvelle demeure, mieux ça vaudra. Je voudrais avoir mes livres et tout le reste. Avec Liova, pourrais-tu veiller à ce qu’on nous trouve quelque chose de tout à fait convenable ? Chère Natalotchka, où es-tu maintenant, seule ou avec A. K. ? Comment es-tu là-bas ? Comment dors-tu la nuit ? Quel est ton état d’esprit ? Ne t’inquiète pas à mon sujet, je te promets de me remettre définitivement et complètement avant que nous nous retrouvions.
Ici le temps est beau, les nôtres se baignent, l’eau est chaude…
Chérie, chérie (je viens d’interrompre cette lettre pour le dîner, Jeanne a appelé, le docteur vient bientôt chercher les lettres, il faut que je m’arrête… Encore une série de lettres à écrire).
Je t’embrasse bien fort, ma Natalotchka chérie, mon unique, mon éternelle Natalotchka.
Ton
L.
Tout comme dans ma jeunesse, je ne peux pas me décider à fermer une lettre, je veux trouver des mots particulièrement tendres qui te feraient au moins un peu sentir combien je veux te voir, t’entendre et te serrer dans mes bras, Natalotchka…
Ton
L.
Schreibe einen Kommentar