Léon Trotsky : Lettre à Natalia Ivanovna Sédova

[3 octobre 1933. Lev Davidovitch Trotsky, Natalia Ivanovna Sédova-Trotsky : Correspondance 1933-1938, p. 85-87, voir des annotations là-bas]

Le 3 oct[obre 1933]

Natalotchka, je ne t’ai pas écrit depuis trois jours environ, en partie parce que j’attendais des lettres de toi, en partie parce que je t’attendais toi-même, en partie à cause de l’article que j’étais sur le point de terminer. Je ne sais pas ce qu’en diront les jeunes (ce sont en majorité des lecteurs trop rapides), mais il me semble que l’article est réussi…

Aujourd’hui, après le déjeuner (à 1 heure), j’ai reçu de toi deux lettres à la fois, celle du 29 septembre et celle du 1er oct[obre], avec, en supplément, deux cartes. Merci, Natalotchka ! Pour ne pas oublier : Otto a apporté de Tchécoslovaquie à Paris des photographies et un médicament pour moi. Qu’on n’aille pas chiper les photographies ni égarer le médicament (il est très important !). Je vais d’ailleurs encore écrire à Liova là-dessus. Je ne brûle pas d’envie d’aller voir le médecin à P[aris], bien au contraire. Je n’ai qu’un souci, celui de liquider le plus tôt possible ici pour libérer J. et V. ! Si Henri vient plus tôt, tant mieux! Ici le temps reste splendide : chaud (je suis en vêtements de toile avec les fenêtres ouvertes), calme. Il tombe de temps en temps une pluie qui est tout à fait une pluie d’été. Je veux encore écrire ici l’article sur le roman de Malraux (avant le départ).

Ces derniers jours j’ai répondu aux lettres, j’ai beaucoup écrit, mais il reste quand même beaucoup de lettres auxquelles je n’ai pas répondu. La correspondance m’effraie par ses dimensions. Et ça ne fait que commencer…

J’avais demandé à Henri d’amener ici un coiffeur, ensuite j’avais changé d’avis, maintenant j’hésite. En tout cas, il serait bon d’avoir une teinture pour les cheveux. Peut-être, Natalotchka, pourrais-tu conseiller quelque chose à ce sujet à Liova ou à Henri?…

Demain, paraît-il, il y aura des visiteurs : Vereeken, seul ou avec quelqu’un. Et le camarade suisse (soit homme, soit femme) s’apprêtait à venir au début du mois d’oct[obre]. Les autres, plus tard. Je veux encore maintenant dicter une circulaire pour le plénum.

Il se trouve qu’on va bientôt à la poste, et je veux encore dicter une lettre à Liova. Pardonne-moi, chérie, si cette lettre est si rapide, je voulais simplement te donner de mes nouvelles, vu l’interruption de trois jours ; et je ne pouvais écrire mieux, car j’ai écrit toute la journée, avec quelques interruptions.

Porte-toi bien, nous nous verrons bientôt, très bientôt.

Je t’embrasse.

Ton

L.


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