[4 juin 1933. Source Léon Trotsky, Œuvres 1, Mars 1933 -Juillet 1933. Institut Léon Trotsky, Paris 1978, pp. 202-203, titre : « Sur le journal allemand », voir des annotations là-bas]
Cher Camarade Held,
Nous avons reçu hier l’imposant n° 6 et nous en sommes bien contents, Le supplément autrichien est un remarquable début. L’article de Strasser est le véritable bijou de ce numéro. Il nous faut absolument gagner l’auteur pour notre presse. Par ailleurs, le reste du numéro est bon. Votre article m’a beaucoup plu. Quand vous avez plusieurs notes de moi, je vous conseille de rayer ma signature, au moins pour les moins importantes, pour que le numéro n’ait pas l’air aussi « trotskyste ». Les informations et les lettres de la dernière page contribuent beaucoup à donner de la vie au journal, Il n’y en a malheureusement pas assez. J’ai constaté avec regret l’absence de courrier des lecteurs dans ce numéro.
Mon texte sur le S.A.P. a depuis longtemps été traduit à Paris en allemand, et il est maintenant connu, à Berlin et dans tout le pays, de nos camarades. Je crois qu’il va paraître dans le prochain bulletin. Dorénavant, vous aurez tout en allemand, puisque le camarade d’ici traduit sur le champ du russe en allemand.
Voilà plus d’une semaine que nous n’avons rien d’Otto. Le camarade Anton se plaint aussi de n’avoir pas de nouvelles. J’ai l’impression que les choses ne vont pas bien avec la correspondance, et, je le répète pour la centième fois, pour un journal en émigration, c’est le plus important. Si Otto et vous-même écriviez une fois par semaine une lettre d’information en plusieurs exemplaires, et si vous l’envoyiez ensuite à tous les camarades intéressés, ainsi qu’aux sections de langue allemande, la liaison entre nous deviendrait, à travers cette note, beaucoup plus intime, et cela se traduirait également sur le plan matériel.
En Suisse, les choses vont moins vite que beaucoup ne l’espéraient avec les gens de Bringolf, mais au fond, c’est bon. Il semble même que les divergences internes entre nos camarades aient cessé de s’aggraver.
Vous êtes-vous adressé directement à Strasser, ou bien cela a-t-il été fait par nos camarades autrichiens ? Ne pensez-vous pas écrire à Sternberg pour lui demander de donner à Unser Wort une étude économique sur la situation en Allemagne ? Il me semble que ce serait tout à fait avisé d’ouvrir aussi une brèche personnelle dans le mur du S. A.P.
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